On en a parlé et on en parle…
Retour sur les 31es Assises de la traduction littéraire à Arles
Journal du 19/20 sur France 3 (en direct le 8 novembre 2014)
ActuaLitté, par Claire Darfeuille (en ligne, le 10 novembre 2014)
Traduire la guerre et transmettre l’indicible, par Florence Hartmann
Florence Hartmann, porte-parole des TPI pour l’Ex-Yougoslavie et le Rwanda a ouvert la 31ème édition des Assises de la traduction littéraire.
Les 31es Assises de la traduction littéraire ont débuté vendredi 7 novembre par une conférence de Florence Hartmann, grand reporter et de porte-parole des TPI pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. Comment rendre la réalité d’une guerre ? Recueillir la parole des victimes ? Celles des bourreaux ? Comment « traduire le réel sans désactiver les mots » ?
« En 1991, personne ne voulait accepter qu’il y ait de nouveau une guerre en Europe, la première depuis la chute du mur », rappelle Florence Hartmann qui revient sur la difficulté des journalistes à convaincre leurs rédactions incrédules qu’une guerre se déroule dans les Balkans. Car, « pour décrire une guerre, il faut utiliser la terminologie de la guerre », des mots qui ramenaient à la Première Guerre mondiale et que personne ne voulait plus entendre. À cette époque, le « traumatisme de Timisoara » (des corps provenant d’une morgue avaient été présentés dans les médias comme un charnier) était constamment brandi pour appeler les journalistes à la prudence », se souvient-elle. Ainsi, lorsque la reporter rend compte, depuis le lieu du massacre, de l’assassinat par les milices serbes de plus de 200 Croates à Vukovar, Le Monde entoure précautionneusement le mot « charnier » de guillemets dans son titre.