Trois ans après son étude comparée sur les revenus des traducteurs littéraire en Europe, qui est restée dans toutes les mémoires, le Conseil Européen des Associations de Traducteurs Littéraires (CEATL) publie un inventaire de règles fondamentales pour des relations équitables avec les traducteurs littéraires.
Se fondant sur les expériences de ses 32 associations membres, le CEATL déplore, outre une situation précaire en matière de revenus, le peu d’estime dont on fait preuve à l’égard des traducteurs littéraires et le mépris des droits qui sont les leurs en tant qu’auteur. Bien que tous les pays européens aient signé la Convention de Berne, qui reconnaît explicitement les traductions littéraires comme des œuvres originales, les traducteurs littéraires ne bénéficient pas des mêmes droits que les écrivains. Ce mépris s’exprime également dans le fait que leurs noms sont souvent absents dans les indications bibliographiques, dans les lectures ou autres événements publics, souvent aussi dans les médias (presse, radio, télévision) et parfois même dans l’exploitation directe de leurs œuvres.
Dans le but de remédier à ces anomalies, les associations réunies dans le CEATL sont convenues de publier un «Code des bons usages» composé de six règles que tous les acteurs dans le champ de la traduction littéraire devraient observer : traducteurs, éditeurs, organisateurs de manifestations littéraires et critiques. Vous trouverez ci-dessous le détail de ces règles baptisées «Hexalogue». Nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir rendre compte de la publication de ce code par le CEATL. Pour plus de détails, contacter le CEATL.
Hexalogue ou Code des bons usages
Hexalogue ou Code des bons usages
Les six commandements du « fair-play » en traduction littéraire, adoptés par l’Assemblée générale du CEATL le 14 mai 2011.
1. Cession de droit :
La cession des droits encadrant l’usage de l’œuvre traduite sera limitée dans le temps à un maximum de cinq ans ainsi qu’aux limites et à la durée de la cession des droits de l’oeuvre originale. Les droits cédés seront détaillés dans le contrat.
2. Rémunération :
La rémunération pour l’oeuvre commandée sera équitable; elle permettra au traducteur d’en vivre décemment et de rendre une traduction de bonne qualité littéraire.
3. Modalités de paiement
: À la signature du contrat, le traducteur recevra un à-valoir sur la rémunération d’au moins un tiers. Le solde lui sera versé au plus tard à la remise du manuscrit.
4. Obligation de publication :
L’éditeur publiera la traduction dans les délais fixés dans le contrat, au plus tard deux ans après la remise du manuscrit.
5. Participation aux droits d’auteur
: Le traducteur aura droit à une participation équitable aux droits d’auteur pour l’exploitation de son oeuvre sous quelque forme que ce soit, à partir du premier exemplaire.
6. Nom du traducteur :
Auteur de la traduction, le traducteur sera nommé partout où le sera l’auteur de l’original.