Pierre Gallissaires à son bureau, puis après la lessive lors d’une résidence, en mai 2011, au CITL… Photos prises par son acolyte Jan Mysjkin.
À 87 ans Pierre Gallissaires vient de nous quitter, le 10 août. Il a peut être rejoint son ami Adam Wodnicki pour une longue conversation dans les étoiles. Pierre est venu 12 fois en résidence au CITL, très souvent avec son ami Jan Mysjkin avec qui il formait « le plus vieux couple du CITL »…
Né en 1932 à Talence (Gironde), cofondateur des éditions Nautilus à Hambourg, pour lesquelles il a traduit plusieurs écrivains de l’avant-garde française (Cravan, Lautréamont, Péret, Picabia, Tzara, Vaché). De l’allemand en français, il a traduit Hugo Ball, Alfred Döblin, Hans Magnus Enzensberger, Franz Jung, Oskar Panizza, Max Stirner entre autres. Il a reçu le Prix Gérard de Nerval de la SGDL en 1995 pour Le Scarabée-torpille (Ludd éditions). En collaboration avec Jan H. Mysjkin, il a publié en français des recueils de Gerrit Kouwenaar et Paul van Ostaijen, couronnés en 2009 du Brockway Prize, décerné par le Fonds néerlandais des Lettres à Amsterdam. Il est également l’auteur de plusieurs recueils de poésie : Vingt-deux poèmes, P.J. Oswald ; Vingt-deux poèmes pour en rire, Chambelland ; Onze poèmes et quelques autres militants, P.J. Oswald ; Suite benjamine, Chambelland ; La Rue, les murs, la commune, Nautilus Hambourg.
Quelques questions à Pierre, lors de sa résidence au Collège des traducteurs, en mai 2011 :
Pierre, qui es-tu et pourquoi as-tu choisi de résider au Collège ?
Quelqu’un qui, depuis des lustres tente, par tous les moyens à sa portée et en son frêle pouvoir, de vivre dans ce vieux monde mortifère. Parce que le Collège est, à ma connaissance/expérience, l’un des rares lieux non mortifères de ce susdit vieux monde.
À quand remontent tes débuts dans la traduction littéraire ?
À l’année 70 du siècle dernier (mais j’avais traduit pour moi seul et mon seul plaisir, dans les années 50 du même, une nouvelle de H. Böll).
L’auteur que tu rêverais de traduire?
Bertolt Brecht : les poésies, exclusivement.
Quelle est ta citation préférée ? Comment la traduis-tu en allemand ?
Aujourd’hui : “La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil” – mais la traduire ! (“Ma fille ma fille je tremble…”)
Pierre Gallissaires, Le dit du poème parmi d’autres , éd. Aviva, 2010