Retrouvez la captation de la rencontre avec Nathalie Castagné, animée par Isis von Plato, sur notre chaîne Soundcloud :
Retour en images sur la rencontre :
Vies, morts et renaissances de Goliarda Sapienza, de Nathalie Castagné (Seuil, 2024)
Pour le centenaire de Goliarda Sapienza (1924-1996), autrice de L’Art de la joie, sa traductrice confronte sa vie et son œuvre aux multiples facettes.
Le destin personnel et éditorial de Goliarda Sapienza est un roman : fille d’un couple de militants politiques (la mère lombarde, le père sicilien, tous deux socialistes antifascistes héroïques), elle se fait d’abord connaître comme comédienne de théâtre et de cinéma, travaillant notamment avec Luchino Visconti, puis avec son premier compagnon le cinéaste Francesco Maselli. Elle publie dans sa maturité une série de livres personnels, autobiographiques, marqués par la psychanalyse, qu’un cercle d’intellectuels remarque. Mais sa grande œuvre, le roman L’Art de la joie, qui parcourt tout un siècle de l’histoire italienne à travers l’histoire passionnée de son héroïne imaginaire Modesta, Goliarda n’aura pas le temps de la voir paraître dans sa version intégrale. Ce n’est qu’à titre posthume que son deuxième mari, le jeune Angelo Pellegrino, la publiera à compte d’auteur, en 1996. Mais, en 2005, le livre, lu avec enthousiasme par Nathalie Castagné qui le traduit dans sa version intégrale connaît en France un succès phénoménal. C’est sa traductrice qui nous raconte les vies (militante, actrice, délinquante, prisonnière, enfin romancière), les morts (la prison, les tentatives de suicide, l’obscurité) et les renaissances (la passion de l’écriture et le triomphe posthume) de cette personnalité qui devient une icône littéraire et féministe.
Miroirs du temps, de Goliarda Sapienza (Le Tripode, 2024)
Traduit de l’italien par Nathalie Castagné
Miroirs du temps rassemble un florilège des lettres que Goliarda a rédigées du début des années 50 jusqu’à quelques mois avant sa mort en 1996. Elles révèlent une femme souvent tourmentée, et toujours hantée par le désir de vivre. Chacune de ces lettres est guidée par un besoin vital d’exprimer et de transmettre sa manière de penser, de ressentir et d’être au monde, d’aimer aussi. Elles apportent – au-delà du contexte historique et intime fluctuant – des clés fondamentales pour comprendre Sapienza et son œuvre. Ce qui se devine au fil de ses romans et récits se retrouve ici mis en lumière sous une autre forme d’évidence : dépassant sa solitude et les refus éditoriaux, les conflits amicaux et les passions amoureuses, Goliarda Sapienza sera restée dans une recherche constante de sa vérité existentielle.
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