traductrice et spécialiste de la littérature japonaise
Lectures en japonais et en français :
entrée libre
Se pencher sur la littérature japonaise du XI° siècle, qui nous renvoie à un passé intemporel, presque mythique, peut sembler un pur jeu de l’esprit alors que le tsunami du 11 mars dernier et ses conséquences désastreuses sur la centrale nucléaire de Fukushima font encore partie de l’actualité la plus récente de l’archipel nippon. Que peut-il en effet y avoir de commun entre les aristocrates oisives de la Cour impériale de Heian (l’actuelle Kyôto), confinées derrière les tentures splendides de leurs résidences, et les Japonais d’aujourd’hui, confrontés quotidiennement aux « retombées » d’une catastrophe dont on n’a pas fini de mesurer l’ampleur ? Sans vouloir faire des rapprochements déplacés entre deux situations aux antipodes l’une de l’autre, et séparées dans le temps par un millénaire d’évolution sociale, j’aimerais proposer au public des pistes de réflexion et des amorces de réponses à ce sujet. Car ce qui relie ces deux « moment s » de l’histoire – et d’abord de l’histoire littéraire – c’est une langue et une écriture éminemment poétiques ; c’est aussi la pensée bouddhique de l’éphémère, imprégnant depuis des siècles une culture et une sensibilité qui peuvent nous paraître « étranges » tant elles nous sont « étrangères ». « Jamais l’Est et l’Ouest ne se rencontreront », prétendait Rudyard Kipling. Tenter de démontrer le contraire, favoriser ces rencontres improbables, tel est le défi que je me suis fixé – mais de façon ludique, afin de persuader les auditeurs qu’il n’est pas nécessaire de « connaître » intellectuellement la pseudo « spécificité japonaise » pour parvenir à « comprendre » intuitivement ce qui fait l’identité et la richesse intérieure du peuple nippon.
Dominique PALMÉ
En partenariat avec l’association La Licorne et le dragon