Samedi 20 septembre 2014 // 18h30
Collège international des traducteurs littéraires (Espace Van Gogh, Arles)
Accueil officiel par Hervé Schiavetti, Maire d’Arles et Vice-Président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône en présence de Claudie Durand, Adjointe déléguée à la Culture et du Conseil municipal, suivi de la rencontre avec Mo Yan et sa traductrice Sylvie Gentil, animée par Zhang Yinde, professeur à la Sorbonne Nouvelle (Paris 3).
En 2012, l’académie suédoise a attribué le prix Nobel de littérature à Mo Yan en indiquant que celui-ci « avec un réalisme hallucinatoire, fusionne les légendes folkloriques, l’histoire et le contemporain ». Il devenait ainsi le premier lauréat du prix Nobel de littérature de nationalité chinoise.
De son vrai nom Guan Moye, Mo Yan est un pseudonyme qui peut être traduit par « Ne parle pas ». C’était ce que lui recommandaient ses parents pour éviter des ennuis. Heureusement, Mo Yan ne leur a pas obéi et a courageusement parlé pour dépeindre la beauté et la noirceur de l’âme humaine, la lâcheté et le courage des hommes et des femmes de son pays, sujet depuis des siècles à des bouleversements d’une immense envergure.
// Biographie //
Mo Yan est né en 1955 dans une famille paysanne de la province du Shandong en Chine. Dès son plus jeune âge, il connaît des difficultés très grandes dues à la situation économique de la Chine après la mise en œuvre de la politique du Grand Bond en avant de 1958 à 1960. Sa scolarité est irrégulière et il ne commence vraiment des études qu’à partir de l’année 1975, date à laquelle il intègre le département de la culture de l’Armée Populaire de Libération où il restera jusqu’en 1999. Pendant cette période, il lit toutes les œuvres étrangères publiées en traduction chinoise aussi bien Gabriel García Márquez que Faulkner, Günter Grass ou Oe Kenzaburo que les innombrables grands classiques chinois.
// Œuvre //
Il commence à publier des nouvelles dès 1981 et obtient son premier succès la même année. C’est ensuite avec son roman Le Clan du sorgho, publié en 1986, qu’il devient un écrivain apprécié au niveau national et même international puisqu’un film de Zhang Yimou, intitulé Le Sorgho rouge, tiré de ce roman, reçoit l’Ours d’or au festival de Berlin en 1988. Il publie ensuite de très nombreux romans et nouvelles dans lesquels il expérimente différents procédés narratifs pour raconter des histoires qui se passent dans la société chinoise de nos jours ou dans un passé plus ou moins éloigné.
Mo Yan est l’écrivain chinois le plus traduit en France depuis Le Radis de cristal (1981), La Mélopée de l’ail paradisiaque (1988), Les Treize pas (1989), Le Pays de l’alcool (1993), Beaux seins belles fesses (1995), Quarante et un coups de canon (2008), La dure Loi du Karma (2009), Grenouilles (2011).
Zhang Yinde est l’auteur de l’essai Mo Yan, le lieu de la fiction (Le Seuil, septembre 2014).