François Beaune, crédit photo : Pauline Hisbacq |
Depuis quelques années je déménage beaucoup et j’observe les mots de voisinage épinglés au panneau commun des immeubles. Certains deviennent de véritables – et passionnantes –correspondances conflictuelles entre étages, entre paliers. Le tableau de liège me semble un espace de création épistolaire vivant qui résiste aux e-mails.
A l’occasion des assises de la traduction 2010 sur le thème de la correspondance, nous nous sommes donc mis dans la peau de locataires ou propriétaires du HLM Atlas et avons inventé la correspondance par mots interposés de nos personnages. Chacun lisait à tous son mot d’immeuble et venait l’épingler au tableau commun, de sorte que chacun puisse réagir en direct aux propositions indécentes, attaques, lettres de délation, nécessité d’avoir un bac à compost, etc…
L’atelier d’écriture a duré 1h30. Entre La vie mode d’emploi de Perec et la chanson Dans mon HLM de Renaud, la communauté des traducteurs Atlas propose sa vision délétère de la cohabitation.
François Beaune