Le prix Pierre-François Caillé 2016 de la traduction a été remis vendredi 2 décembre à Lucie Modde pour sa traduction du chinois de Tout ça va changer, de Lao Ma (éditions Philippe Picquier). Ce prix, fondé en 1981 et doté de trois mille euros, récompensant chaque année un jeune traducteur, est décerné par la Société française des traducteurs (SFT), avec le concours de l’École supérieure d’interprètes et de traducteurs.
Jeune traductrice, Lucie Modde a participé en 2014 à l’atelier français-chinois de la Fabrique des traducteurs. C’est ce même livre de LAO Ma récompensé aujourd’hui qu’elle avait choisi pour ce programme de professionnalisation initié par ATLAS en 2010.
Le jury du prix Pierre-François Caillé estime que grâce à sa traduction, « la Chine nous est révélée dans un français élégant, alerte mais aussi accessible et très agréable à lire. La traductrice parvient à nous faire partager l’ironie et l’humour grinçant de l’auteur ».
BIO-BIBLIOGRAPHIE
Née en 1988 à Nantes, Lucie Modde commence à apprendre le chinois dès le collège. Après un master d’études chinoises à l’ENS de Lyon, puis quelques années en Chine, elle se forme à la traduction éditoriale, économique et technique à l’ESIT, tout en rêvant de traduction littéraire. Elle est aujourd’hui installée à son compte et a notamment traduit Tout ça va changer de Lao Ma (Éd. Philippe Picquier) et La faille, une nouvelle de Wang Ting-kuo (Éd. Jentayu).
Le 3 décembre, elle est entrée à l’École de la traduction littéraire (ETL) du CNL, pour suivre son enseignement en 2017 et 2018.
Tout ça va changer, de LAO Ma
Récits traduits du chinois par Lucie Modde
Collection Chine, éditions Philippe Picquier, avril 2015.
LAO Ma écrit des flash fictions, des instantanés qui capturent sur le vif la réalité de la vie chinoise. Père de famille curieux, voyageur du Nouvel an résigné, ancien garde rouge méditatif, documentaliste scandaleuse… En quelques lignes incisives, il cerne les contours d’un caractère et épingle les travers de ses contemporains. C’est un virtuose du paradoxe, un moraliste corrosif, bien loin de l’idéal officiel d’une société harmonieuse. Ses cibles de choix sont issues des milieux qu’il connaît le mieux, les universitaires et les politiques. Le pari est parfois risqué et les histoires sont souvent drôles.
“Je raconte des choses que j’ai vécues ou dont j’ai été le témoin. Ces imperfections humaines dont je ris, je les trouve chez moi autant que chez les autres. Et je préfère partager ma compréhension de la vie à travers l’humour. Je crois que l’humour est plus puissant que l’esprit de sérieux.”
Dans ses portraits fignolés à l’acide, chacun à son tour peut se reconnaître et rire de soi-même.
Photographies : © Mona AWAD