2023
Levée d’encres 2023 : les lauréat·es
Mateo Pierre Avit Ferrero a suivi ses études en Traduction et Interprétation (diplôme) et en Évaluation et Gestion du Patrimoine Culturel (maîtrise) à l’Université de Salamanque. Il a été lauréat du I Prix Complutense de Traduction Universitaire “Valentín García Yebra” pour un recueil de textes de Marcel Schwob. Il traduit des revues pour enfants et des livres du français, allemand et anglais vers l’espagnol. Membre d’ACE Traductores, il a fait partie de son comité directeur entre 2020 et 2022, et actuellement représente l’association auprès d’alitral (Alliance Latino-américaine pour la Promotion de la Traduction Littéraire). Il a participé aux Ateliers ViceVersa espagnol ⇄ français en 2020 et 2022.
Projet de traduction : les écrivaines de l’OuLiPo inédites en espagnol
Son projet de recherche pour Levée d’encres portera sur la technologie – ses évolutions, mais aussi les conditions de sa production et son incidence sur l’humain et le non-humain – telle que l’abordent des ouvrages anglophones de fiction et de non-fiction.
Après plusieurs années de pérégrinations en Galice, à San Francisco et au Québec, elle pose de nouveau ses valises à Paris… du moins pour un temps. Elle en profite pour rejoindre les bancs de l’ETL en 2022, une expérience humaine et professionnelle très enrichissante.
La plupart des propositions qu’elle reçoit aujourd’hui sont en anglais. Elle souhaite de nouveau travailler sur des textes en espagnol, sa première langue étrangère. Dans le cadre du programme Levée d’encres, elle part une semaine à Madrid à la rencontre de professionnels du livre en Espagne et à la découverte de voix hispanophones inédites en français.
Née il y a quelques années déjà dans une île dont elle ne veut pas se rappeler le nom, Isabelle Dessommes a humblement servi la littérature de diverses façons : elle a pratiqué brièvement la traduction littéraire chez quelques éditeurs, avant de devenir, l’occasion faisant le larron, lectrice-correctrice à la Pléiade, où elle s’est régalée à réviser de beaux textes de littérature, entre autres espagnole, et leur apparat critique : Théâtre de Lorca, Théâtre espagnol du XVIIe siècle, Anthologie bilingue de la poésie espagnole… Elle a suivi (Aleph, Oulipo) et animé (université d’Angers) des ateliers d’écriture et de traduction littéraire.Elle renoue aujourd’hui avec sa passion première, la traduction littéraire, et crée sa (toute) petite maison d’édition, Arpents de Sud.
Au cours de son séjour à Madrid, elle se propose de trouver quelques textes inédits de littérature espagnole en vue de les proposer à des éditeurs ou de les traduire pour le compte de sa maison d’édition.
Enseignante à l’Académie des Beaux-Art de Bruxelles, Eugenia Fano traduit pour des compagnies de théâtre et fait partie de la promotion 2020 de l’ETL. Suite à cette formation et à la traduction de Mai’ 43 de D. Enia, elle se spécialise dans la traduction des idiomes minorés d’Italie. Elle aime se confronter à des textes ayant des caractéristiques linguistiques hybrides et réaménager la langue française. C’était en l’an 1698… de Maria Attanasio (Ypsilon) et La vengeance de Teresa de C. Fava (Métailié) voient le jour en français respectivement en 2022 et en 2023. Actuellement, elle traduit le roman Rue Castellana Bandiera de Emma Dante (Chemin de fer) et partira à Palerme grâce à Levées d’encre 2023.
Laure Jouanneau-Lopez étudie la littérature française et américaine dans plusieurs universités : Université Lumière Lyon 2, University College Dublin et University of California Santa Cruz. Elle obtient deux masters – le premier en recherche en littérature comparée, le second en traduction littéraire et édition. L’approche collégiale de la traduction l’enthousiasme et elle se forme au sein de plusieurs groupes : Féminismes En Ligne : Circulations, Traductions, Édition (FELiCiTE) à l’École Normale Supérieure de Lyon (auprès de Noémie Grunenwald), l’Atelier de Traduction Hispanique à l’ENS Lyon ainsi que la Dive, atelier multilingue et clandestin dirigé par Claude Bleton. Après diverses expériences en librairies (Le Bal des Ardents, Ouvrir l’oeil) et deux saisons à la Villa Gillet en tant que chargée de production et assistante de programmation, la traduction constitue aujourd’hui son activité principale. Elle travaille pour plusieurs maisons d’éditions : les éditions Slalom, les éditions du Portrait et les Presses Universitaires de Vincennes. Depuis quelques années, elle anime par ailleurs des rencontres avec des auteurs dans des festivals (Assises Internationales du Roman, École de l’Anthropocène, Murmure du monde) ou en librairie (Rive Gauche), et se charge de la production du festival éco-poétique le Murmure du monde dans le Val d’Azun (Pyrénées).
Marie Karaś-Delcourt est traductrice littéraire, enseignante en langues et chanteuse polyglotte. Elle a suivi une formation linguistique à la Sorbonne, à l’ISIT et à l’Inalco en anglais, espagnol et serbo-croate et a étudié l’italien en autodidacte. Elle découvre l’ex-Yougoslavie lors d’un voyage humanitaire en Bosnie-Herzégovine où elle cofonde l’association MIR qui organise des ateliers artistiques et d’écriture.
Entre 2012 et 2018, elle se forme au chant, au théâtre et à la mise en scène avec l’écriture et la publication d’une pièce bilingue ¿El duende, dónde está el duende? (l’Harmattan, 2014). Elle participe à l’atelier serbo-croate de théâtre et de chant de la Sorbonne et de l’université de Zagreb et bénéficie d’une formation pluridisciplinaire à l’Institut Grotowski en Pologne où elle étudie le théâtre physique et le chant polyphonique.
En 2020, sa traduction théâtrale Peau d’orange est sélectionnée par le réseau Eurodram pour une lecture publique et elle y rejoint le comité. Après une résidence au CITL en 2021, elle est publiée chez l’Espace d’un instant en juin 2022. Elle poursuit ses recherches traductives à la croisée des études de genre, de la sociolinguistique et travaille en tant que traductrice-animatrice dans le cadre du projet Quai des Langues (ATLAS).
Depuis 2021, elle publie des traductions de pièces de théâtres, de poèmes et de chansons dans plusieurs revues (revue CAFÉ, Jef Klak, les Jaseuses). Elle est également membre de l’ATLF et de la Maison Antoine Vitez.
Dans le cadre de Levée d’encres, elle poursuit son travail de recherche autour de l’écriture théâtrale contemporaine de langue portugaise.
Lucie Modde est traductrice à son compte du chinois et de l’anglais depuis 2014. Elle traduit de la fiction (romans, nouvelles, poésie), des livres pratiques et des ouvrages universitaires. Elle fait également de la veille pour des maisons d’édition. Aux côtés de l’ATLF et d’ATLAS (dont elle a rejoint le CA à l’automne 2021), elle participe régulièrement à des évènements (festivals, ateliers, concours, rencontres) pour réfléchir et sensibiliser le public aux enjeux de cette pratique. Convaincue des bienfaits du collectif, elle multiplie les occasions de travailler en groupe, qu’il s’agisse de résidences (au CITL, à la fondation Jan Michalski), de programmes de formation (Fabrique des traducteurs, ETL, Animer un atelier Traducteur d’un jour), de collaborations contractuelles ou de séjours informels entre collègues (avec en 2023 la 3e édition d’une semaine de travail entre traducteurs et traductrices sinophones).
Agrégée d’italien, titulaire d’un master de traduction littéraire, diplômée 2022 de l’ETL, Julie Quénehen s’est spécialisée sur les questions de traduction théâtrale et dialectale, en se confrontant au théâtre de Giovanni Testori, contemporain de Pasolini. Elle a traduit plusieurs auteurs et autrices de théâtre contemporain italiens, comme Angela Dematté, Giuliana Musso, Tino Caspanello. Elle participe aux activités du comité italien de la Maison Antoine Vitez.
Dans le cadre de Levée d’encres 2023, elle partira en résidence à la Scuola Holden de Turin pour explorer deux territoires de fiction : les autrices écrivant sur le thème de la (non) maternité et celles qui, dans la lignée d’Igiaba Scego, s’inscrivent dans ce que l’on peut appeler une littérature « post-coloniale ».
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Dans le cadre de la bourse Levée d’encres, elle est à la recherche de belles pièces de théâtre inédites et actuelles, notamment des Caraïbes.
Ela Zum Winkel traduit du français vers l’allemand et vice-versa. Elle a suivi une formation de comédienne au Cours Florent à Paris et étudié la traductologie à l’université de Vienne.
En résidence au CITL du 1er au 14 août 2023, Ela explore les écritures théâtrales ainsi que les autofictions, s’intéressant particulièrement aux récits naviguant entre le réel et l’imaginaire, à la mise en scène de soi ainsi qu’en collectif.
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2022
En 2022, trois types de bourses distinctes et complémentaires ont été attribuées dans le cadre du programme Levée d’encres : la bourse de recherche, la bourse de traduction d’extraits et la bourse de résidence collective.
Levée d’encres 2022 : le podcast
De retour de résidences, rapportant à Arles, leurs moissons, dix lauréat•es de ce programme d’exploration littéraire ont débattu, confronté, choisi. Le résultat compose un menu aux saveurs stimulantes de voix encore inouïes, venues de Grèce, d’Italie, d’Espagne, d’Israël, de France, du Koweït, du Portugal et d’Algérie.
Des capsules sonores permettent de découvrir autrement les textes repérés, traduits et mis en voix par ces traductrices et traducteurs explorateurs, tout en mettant en lumière ce travail de recherche habituellement tenu secret de celles et ceux qui font voyager les textes.
Ce podcast a été réalisé avec patience et bienveillance par Cerise Maréchaud et mis en ondes par Alexandre Plank, du collectif Making Waves, que nous remercions chaleureusement.
Levée d’encres 2022 : les lauréat·es
En résidence au CITL du 31 août au 12 septembre 2022 puis de nouveau en octobre, Jérémie explorera les voix de plusieurs minorités qui composent la société israélienne : éthiopiens, juifs orientaux et arabes israéliens, à traduire vers le français.
Actuellement elle se consacre au travail de prospection pour trouver des éditeurs anglophones pour une sélection d’excellentes œuvres par des auteurs traditionnellement sous-représentés, en particulier des livres qui parlent d’exil et d’identité, auxquels elle consacrera sa résidence au CITL en octobre 2022.
Pour sa résidence au CITL dans le cadre de Levée d’encres, elle explorera un corpus de littérature contemporaine inédite jouant avec les codes de l’étrange et du fantastique.
Serena Cacchioli, née à Parme en 1986, a fait des études de langues et littératures étrangères (français, portugais) à l’École d’interprétariat et traduction de Trieste. Elle s’est ensuite spécialisée en traduction littéraire à l’Université de Pise et a obtenu un doctorat en Littératures comparées en 2017 à l’Université de Lisbonne. Elle vit au Portugal depuis 2012 et traduit du français et du portugais vers l’italien, aussi bien que de l’italien vers le portugais.
Dans le cadre de Levée d’encres, elle explore les nouvelles voix marocaines d’expression française à traduire vers l’italien.
Après un parcours universitaire entre italien et arts plastiques, Isabelle Dubois Eberle a enseigné l’italien pendant presque vingt ans. Elle a collaboré avec le musée d’art contemporain du Castello di Rivoli et est guide conférencière depuis 2018. Comme traductrice, elle a participé à différents ateliers européens de traduction ViceVersa franco-italiens au CITL à Arles et à la Villa Garbald à Castasegna.
Dans le cadre du programme Levées d’encre /ATLAS elle est en résidence de traduction au Palazzo Butera à Palerme avec deux livres : Per una fetta di mela secca de Begoña Feijoo Farina (avec une bourse de Pro Helvetia) et Tempo di imparare de Valeria Parcella.
Pendant sa résidence au CITL, María travaillera sur la traduction d’extraits de Alger la noire (Babel, 2006), de Maurice Attia, et de La langue maternelle (Stock, 2006) de Vassilis Alexakis.
Aude sera en résidence à la bibliothèque du musée Solomos à Corfou en octobre 2022 pour traduire des extraits de Méthodes révolutionnaires pour nettoyer votre piscine d’Alexandra K*. Publiée aux éditions Patakis en 2020, cette pièce drôle, dramatique et au final surréaliste aborde les ravages de la privatisation des terres dans une région (anciennement) sauvage de la Méditerranée.
Dans le cadre du programme Levée d’encres, elle obtient une bourse pour aller à la découverte de nouvelles voix littéraires algériennes ainsi qu’une résidence de traduction à Arles, avant de participer à la résidence collective en 2023.
Elle prépare aujourd’hui un extrait de traduction du deuxième roman de Julia Weber, Die Vermengung.
Dans le cadre de la bourse de résidence Levée d’encres, au CITL en octobre et novembre 2022, elle explore les nouvelles voix littéraires portugaises.
Lors de sa résidence à Madrid, elle traduira des extraits de Sacrificios humanos (Paginas de Espuma, 2021), le brillant recueil de nouvelles horrifiques de l’autrice équatorienne et madrilène María Fernanda Ampuero. Elle explorera également le travail de ses consœurs écrivaines qui renouvellent la littérature de genre.
Clara Nizzoli a erré quelques années avant de s’égarer en Grèce. Depuis, elle est obsédée par l’idée de faire entendre en français ce qu’elle voit en grec. Elle est particulièrement fascinée par l’impossible, comme la traduction d’argots, dialectes et sociolectes et traduit principalement des auteurs contemporains (Thomas Korovinis, Dimosthenis Papamarkos, Lena Kistopoulou, Christos Armando Gkezos…). Elle est aussi l’une des fondatrices de la revue CAFÉ, Collecte Aléatoire de Fragments Étrangers, qui met en valeur la littérature traduite depuis des langues minorées.
Pendant sa résidence au CITL en octobre 2022, Clara travaille sur la traduction d’extraits de Bonne nuit mes doudous, de Nikitas M. Papakostas. Il s’agit d’une novella cruelle et grinçante qui, sur fond de superstitions et de religion, dans une Grèce rurale à l’époque indéterminée, raconte la folie meurtrière d’une femme infanticide qui se sent touchée par une grâce divine chaque fois qu’elle tue un de ses nouveaux-nés.
Adrienne Orssaud est traductrice de l’espagnol vers le français. Ayant grandi en Argentine et travaillé dans la recherche sur la littérature argentine contemporaine, elle a une connaissance intime de l’écriture contemporaine sud-américaine. Elle s’intéresse particulièrement à des textes à charge politique ou qui s’éloignent des codes de l’écriture européenne. Elle a notamment traduit les romans Le Dieu Maïs de Cucurto (Le Nouvel Attila, 2015) et L’Écrivain raté de Roberto Arlt (Sillage, 2014). Elle traduit également de la poésie, du théâtre et de la philosophie. Elle s’est également formée au théâtre (conservatoire dramatique de Montpellier) et à la musique (fin de 2e cycle en piano classique), des pratiques qu’elle continue de développer par de nouvelles expériences. Elle fait partie du collectif de traducteurs Delta.
En résidence d’abord à Malaga, puis au CITL en novembre 2022, Adrienne travaille sur la poésie et les littératures du sud de l’Espagne, qui peuvent aussi se faire l’écho d’une longue histoire d’échanges culturels avec l’Afrique du Nord.
Djellal est en résidence au CITL entre le 12 septembre et le 2 octobre 2022, pour traduire les premières pages du roman Le devoir de violence (1968) de Yambo Ouologuem. Et pour faire des recherches et rencontrer des nouvellistes français en vue de les proposer pour une traduction vers l’arabe.
Elle a également publié deux ouvrages de traductologie : Tradurre il pastiche (Mucchi 2018) et Après Berman. Des études de cas pour une critique des traductions littéraires (ETS 2021).
Dans le cadre de Levée d’encres, elle vise à explorer la littérature algérienne contemporaine écrite en langue française par des femmes et encore inédite en italien, afin d’avancer des propositions de traduction aux éditeurs italiens.
En novembre, elle sera accueillie par la Bibliothèque Marie Blanche à Athènes pour une semaine de lecture et de rencontre avec des éditeurs, puis rejoindra Chypre pour deux semaines de résidence consacrées à la traduction de nouvelles des auteurs chypriotes de Maria A. Ioannou et Christos Kythreotis.
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Levée d’encres 2020 : Exploration – traduction en Méditerranée
En 2020, un collectif de dix traducteurs passés par La Fabrique des traducteurs et venus de France, d’Italie, de Croatie, d’Israël, d’Algérie, du Maroc, du Portugal et d’Espagne a été lancé par ATLAS à la recherche de textes littéraires inédits. Associés en comité éditorial, les traducteurs ont entrepris ensemble une exploration des littératures contemporaines de la Méditerranée avec pour boussole une phrase, “Au commencement était l’image”, choisie pour intituler les 37es Assises de la traduction littéraire. Ce travail d’exploration a permis de rassembler un corpus de plus de quarante ouvrages, parmi lesquels ont été sélectionnés des extraits à traduire.
Suite à cette première phase d’action, six projets éditoriaux portés par les participants ont déjà vus le jour, et plusieurs autres ont fait l’objet de contrats et sont actuellement en cours de traduction.
- Préférence systèmede Ugo Bienvenu (Denoël graphic, 2019), traduit par Ursula Burger, a été publié en Croatie par FIbra
- Hugo Pratt, trait pour trait de Thiery Thomas (Grasset, 2020), traduit par Ursula Burger, a été publié en Croatie par Vukovic & Runjic
- Cahiers de Bernfried Järvi, de Rui Manuel Amaral (Cadernos de Bernfried Järvi, Snob, 2019), traduit du portugais par Hélène Melo, a été publié aux éditions do en septembre 2021
- Braconniers, d’Alessandro Cinquegrani, traduit de l’italien par Laura Brignon, a été publié aux éditions do en janvier 2022
- Des choses qui arrivent, de Salah Badis, traduit de l’arabe par Lotfi Nia, sortie prévue en 2022 chez Barzakh / Philippe Rey
- Le dégât des eaux, de Pauline Delabroy-Allard et Camille Jourdy, traduit du français vers l’italien par Camilla Diez (Thierry Magnier, 2020), pour les éditions Camelozampa.
Ce programme a été organisé dans le cadre de MANIFESTA 13 – Les Parallèles du Sud
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- Une lecture publique, organisée le 29 mai 2021 à l’Institut du Monde Arabe, à Paris, dans le cadre du Printemps de la Traduction.
- Deux podcasts, disponibles sur la chaîne Soundcloud d’ATLAS, RadioATLAS.