en voilà un joli mot féminin, ce chemin de transhumance est traduction, le texte se met en branle, il a des allures sévères et légères à la fois, un troupeau de schémas aux caractères distincts, tous cherchent à s’éloigner, tous se cherchent, je leur mets des barricades, je les enclos peut-être trop, ils voudraient des chemins de traverse, je m’impose guide alors ils me suivent, nous sommes partis de ces plaines peut-être danubiennes pour rejoindre l’hexagone en exil, nous suivons la carraire maintenant et je ne sais si l’on m’exigera un droit de passage, il est vrai que les sentiers sont désormais habités entre leur livre et mes feuillets, mais la piste est celle-ci, je n’en ai pas d’autre, ils tentent sous ma vigile de ne pas la perdre, pourtant j’ai l’impression parfois qu’ils pourraient se passer de moi, de notre vaine procession qui ne rencontre sur sa route aucune marche d’empire, que des bordures conjuguées au mieux, des axes saints le long desquels ils filent droit, les reformer, ne pas les déformer, les regrouper, faire qu’ils constituent un tout, avec pour seul défi leur passage d’une terre à une autre : trajectoire floue dans la brume du matin mais on sait ce qu’on a piétiné, on se souviendra des éboulements aussi, à l’arrivée si le cheptel est entier
draille
je n’ai pas encore atteint les hauts plateaux