Je placerais cette Fabrique sous une devise : “Le traducteur n’a jamais peur!”
Au féminin, on perd peut-être la rime, mais sûrement pas l’ardeur. Et encore moins la joie, aussi fraîche et vive que chez des gamines émerveillées par leur première pêche aux crevettes sur la plage de l’océan (écho du roman de Louis-René Des Forêts que traduit Camilla), aussi ravies que Malaparte devant les cieux fruités d’Éthiopie (chroniques de voyage du grand auteur toscan, que traduit Laura), aussi curieuses que Dolores Prato enfant délaissée devant les tiroirs aux je-ne-sais-quoi de sa tantine (scène du pavé autobiographique d’une inconnue en France que traduit Sophie), aussi hardies et déterminées dans leur étreinte avec la langue que les jeunes hommes de Jouhandeau (un Tirésias olé olé que traduit Ornella), aussi machiavéliennes quand nécessaire que Marguertite Yourcenar répondant à sa traductrice transie (correspondance avec Silvia Baron-Supervielle, que traduit Serena), aussi débordantes de vitalité que la Rome d’en bas que Walter Siti fait danser à des rythmes de samba (dans son dernier roman, que traduit Françoise).
PS : Un zeste d’autocritique : On ne met jamais deux fois des points de suspension dans une même phrase… (cf phrase précédente…mais l’aviez-vous relevé?) C’est ici délibéré, par goût redoublé d’enfreindre la règle… pour une fois que je n’ai pas ma casquette de traductrice !