crédit photo: Pauline Hisbacq
Sylvia, qui es-tu et pourquoi as-tu choisi de résider au Collège ?
En tant que traductrice littéraire, mes langues de travail sont l’anglais, le français et l’italien comme langues d’origine, et l’espagnol et le catalan comme langues d’arrivée. Quant aux genres, j’ai traduit des écrivains contemporains comme Mary Gordon, Gita Mehta, Marina Lewycka, Kate Moses, Salvador Plascencia, Ruth Rendell, Fabio Volo, Vincent Landel et Mathias Malzieu, entre autres, quelques classiques, comme Frankenstein, de Mary Shelley, et quelques essais d’art ou bien de psychologie. Une diversité qui m’a permis de pratiquer des registres très différents.
L’idée d’une résidence au Collège m’a attirée lorsque quelques collègues espagnols m’en ont dit beaucoup de bien. Non seulement on pouvait travailler intensément, mais la région offrait, en plus, des beaux trésors à découvrir.
A quand remontent tes débuts dans la traduction littéraire ?
Il y a seize ans que j’exerce cette profession. J’ai commencé en traduisant des essais notamment, mais au bout d’un an plus ou moins j’ai débarqué dans la traduction de romans, ce qui m’a captivé dès le premier moment. Traduire l’œuvre d’un autre est un étrange mélange de fidélité et de créativité, très séduisant en plus. C’est un apprentissage constant qui se nourrit de tes propres ressources ainsi que de tes lectures et du feedback que tu cherches volontiers avec les correcteurs.
Tes impressions sur le quotidien au Collège ?
Il y a une atmosphère très cordiale et conviviale parmi les gens qui grâce à cette expérience peuvent partager leurs idées de manière fluide. C’est une opportunité de faire connaissance avec d’autres professionnels, de s’enrichir et se nourrir de nouvelles ressources. En plus, et surtout dans la bibliothèque, on travaille encouragé par le silence des autres. Un silence très productif, bien sûr, et parsemé de quelques cafés et quelques minutes d’agréable conversation.
En plus, la confiance qui nous est donnée de pouvoir y travailler 24 h sur 24 h et la possibilité d’accéder librement au catalogue du fonds sont des éléments à prendre en compte.
L’auteur que tu rêverais de traduire ?
Je choisirais Marguerite Duras pour son style très direct et très riche en même temps. J’aime l’idée de pouvoir suggérer des émotions intenses en choisissant des mots simples, faussement simples. Je crois que cela permet de connecter le domaine le plus abstrait avec les choses qui nous sont très proches et quotidiennes.
Quelle est ta citation préférée en français ? Comment la traduis-tu dans ta langue ?
Le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquiert.
Voltaire
La felicitat sovint és l’única cosa que podem donar sense tenir-la, i és donant-la com l’assolim.
(catalan)
La felicidad a menudo es lo único que se puede dar aun cuando no se tiene, y al darla es cuando se adquiere.
(espagnol)