Fin septembre 2015, la directrice de publication et actionnaire majoritaire de la Nouvelle Quinzaine Littéraire, Patricia De Pas, a décidé de mettre fin de façon abrupte à tout ce qui avait permis la poursuite de la Quinzaine Littéraire depuis la mort de son fondateur Maurice Nadeau, en évinçant la direction éditoriale collective soutenue par l’ensemble des collaborateurs et en annonçant une restructuration globale du journal ainsi que de ses orientations éditoriales.
Ouverts aux transformations éditoriales nécessaires à l’évolution du journal et de son lectorat, les collaborateurs ont souhaité entamer des négociations avec Patricia De Pas, laquelle n’a pas voulu y donner suite. Devant ce refus de toute concertation et conscients des incertitudes qui planaient sur le journal – notamment sur les comptes, qui n’ont jamais été communiqués aux actionnaires depuis deux ans –, les collaborateurs ont décidé collectivement de cesser de participer à une publication dans laquelle ils ne se reconnaissaient plus. Cette décision de démissionner, prise à l’unanimité, s’explique par la complète remise en cause par Patricia De Pas des pratiques de collaboration amicale et bénévole qui les avaient réunis au long des années, ainsi que par un souci de gestion transparente et de respect des règles de droit.
Fidèles à leur histoire commune autour de Maurice Nadeau – certains ont collaboré à La Quinzaine littéraire dès 1966 –, et avec le soutien de Gilles Nadeau, son fils, les collaborateurs ont décidé de maintenir vivant leur désir de traiter du monde et de la société à travers la recension d’ouvrages de littérature et de sciences humaines. Ils ont donc entrepris de lancer un nouveau journal, en ligne, dont le premier numéro sera publié le 13 janvier : En attendant Nadeau.
Pourquoi un nouveau journal littéraire ? Pourquoi En attendant Nadeau ?
Parce que nous restons convaincus qu’il est essentiel de passer par les livres pour comprendre les enjeux de notre monde, essentiel de faire du journal un espace où le choix, la reconnaissance de la nouveauté, la liberté et la confiance ont toute leur place. Parce que pour répondre à l’afflux d’information et de prises de parole directes, immédiates et souvent incontrôlées, la recension permet de tenir un discours indirect, transversal et réfléchi.
En attendant Nadeau est un titre qui nomme ce qui fonde notre collectif. Il porte cette mémoire en avant, il en fait une chance pour l’avenir.
Le site : http://www.en-attendant-nadeau.fr/
Signataires :
Natacha Andriamirado, Santiago Artozqui, Monique Baccelli, Maïté Bouyssy, Pierre Benetti, Alban Bensa, Sonia Combe, Norbert Czarny, Sonia Dayan-Herzbrun, Christian Descamps, Pascal Engel, Sophie Ehrsam, Marie Étienne, Claude Fierobe, Jacques Fressard, Odile Hunoult, Georges-Arthur Goldschmidt, Dominique Goy-Blanquet, Claude Grimal, Alain Joubert, Liliane Kerjan, Jean Lacoste, Gilles Lapouge, Gilbert Lascault, Monique Le Roux, Lucien Logette, Jean-Jacques Marie, Vincent Milliot, Christian Mouze, Maurice Mourier, Gabrielle Napoli, Gérard Noiret, Pierre Pachet, Évelyne Pieiller, Michel Plon, Marc Porée, Hugo Pradelle, Dominique Rabourdin, Georges Raillard, Shoshana Rappaport-Jaccottet, Tiphaine Samoyault, Steven Sampson, Gisèle Sapiro, Catriona Seth, Christine Spianti, Jean-Luc Tiesset
Contact : info@en-attendant-nadeau.fr / pierrebenetti@en-attendant-nadeau.fr