Après deux semaines passées ensemble, accompagnés par les tuteurs Marie Tawk et Emmanuel Varlet, les six participants à l’atelier français/arabe de la Fabrique des traducteurs ont pu faire connaissance. Maïté Graisse nous fait partager ses premières impressions.
La recette fonctionne : mélangez de l’arabe et du français, quelques livres, des traducteurs plus et moins expérimentés, ajoutez deux cuillerées de Liban, quelques grammes de France, quelques grammes d’Algérie, deux verres de Syrie et une pincée de Belgique, et placez le tout dans un cadre propice (la bibliothèque de l’Espace Van Gogh par exemple). Le résultat est garanti : ce sont des rires à profusion, des idées qui fusent dans tous les sens, des discussions et des débats à n’en plus finir, des compromis, des découvertes, des échanges, de belles soirées…
Dès notre rencontre, une dynamique de groupe s’est mise en place très naturellement. Je repense à un extrait du roman que je traduis ici (« Le Musicien des nuages »), dans lequel Ali Bader compare les sociétés à des orchestres : chaque culture représente un instrument et contribue à la musicalité et à l’harmonie de la communauté, comme les violons et la darbouka dans la musique d’Oum Kalthoum.
Cette première semaine, beaucoup de questions ont été soulevées. Certaines ont trouvé une solution, d’autres nécessitent encore de la réflexion. Ces dernières, souvent simples d’apparence mais complexes en contexte, restent inscrites au tableau : « beurette », « لكل الجميلات… لكل الحسناوات… », « fables », « le cœur en bandoulière », « حسنا فعل », etc. Sans oublier la question épineuse de l’utilisation de l’arabe standard ou dialectal. Ces deux mois vont être chargés.