Un colloque international consacré à la traduction homophonique, organisé par Vincent Broqua de l’Université Paris-8 – Vincennes–Saint-Denis et Dirk Weissmann de l’Université Paris – Est Créteil, intitulé Sound / Writing: On Homophonic Translation, se déroulera à Paris du 17 au 19 novembre 2016. Il s’agira de faire apparaître ses diverses réalisations à travers le temps, ses liens avec l’évolution des formes poétiques et des approches de la traduction littéraire. Charles Bernstein, Jean-Jacques Lecercle et Jacques Roubaud sont d’ores et déjà invités à intervenir. Un appel à communication est lancé avec pour date limite d’envoi des propositions le mardi 1er mars 2016.
“Depuis une cinquantaine d’années, la traduction homophonique (homophonic translation, sound translation, Oberflächenübersetzung) a fait son entrée dans le champ littéraire international, où elle est pratiquée par un nombre croissant d’écrivains, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au-delà. A la suite de quelques pionniers tels que Louis Zukofsky, Ernst Jandl ou les membres du groupe Oulipo, ce genre hétérodoxe, entre traduction et création, s’est largement diffusé sur le plan international, jusqu’à faire partie des exercices proposés aux étudiants dans les cours de creative writing. Jugée par d’aucuns comme une pratique inacceptable, illégitime voire peu éthique, cette approche de la traduction occupe néanmoins aujourd’hui une place essentielle au sein des formes littéraires expérimentales, en particulier dans le domaine de la poésie.
S’efforçant de transposer dans une autre langue les qualités sonores d’un texte-source sans se préoccuper du sens en premier lieu, la traduction homophonique peut faire l’effet d’une provocation, voire d’un canular, dans la mesure où elle rompt délibérément avec l’exigence de la transparence et questionne notre rapport utilitaire au langage. En même temps, elle apparaît comme un vecteur privilégié pour analyser, déconstruire, refaçonner les discours poétiques et théoriques, étant donné qu’elle se refuse à considérer le langage comme immatériel et se focalise sur ce que Ezra Pound a défini comme melopeia, c’est-à-dire les propriétés musicales du texte poétique souvent occultées par ses aspects sémantiques.”
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Ce colloque est soutenu par :
• L’EA Transferts critiques et dynamiques des savoirs, Université Paris-8, Vincennes–Saint-Denis,
• l’Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman (imager), Université Paris-Est Créteil,
• l’équipe Multilinguisme, Traduction, Création de l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (item),
• le CNRS/École normale supérieure,
• Labex TransferS, ENS/Collège de France/CNRS/PSL,
• et Melodia E. Jones Chair, State University of New York at Buffalo
Date du colloque :
Du jeudi 17 au samedi 19 novembre 2016.
Envois des propositions de communication :
Les langues du colloque seront le français, l’anglais et l’allemand.
Les propositions de communication (250-300 mots, plus une notice bio-bibliographique) sont à envoyer avant le 1er mars 2016.
Les propositions seront sélectionnées avant le 30 mai 2016.
Contacts :
Vincent Broqua et Dirk Weissmann
Listes ouverte d’auteurs susceptibles d’être abordés :
Gary Barwin, Marcel Bénabou, Charles Bernstein, Rolf-Dieter Brinkmann, Ann Cotten, Stacy Doris, Ulrike Draesner, Frédéric Forte, Christian Hawkey, Jeff Hilson, Paul Hoover, John Hulme, Ernst Jandl, Pierre Joris, Robert Kelly, Pierre Klossowski, Franz Josef Knape, Norbert Lange, François Le Lionnais, Tony Leuzzi, Christopher Logues, Léonce W. Lupette, Steve McCaffery, André Markowicz, David Melnik, bp Nichol, Oulipo, Oskar Pastior, Ezra Pound, Pascal Poyet, Stephen Rodefer, Ralf-Rainer Rygulla, Armand Robin, Ron Silliman, Julian Tuwim, Philip Terry, Chris Tysh, Louis Van Rooten, groupe Versatorium, Bénédicte Vilgrain, Rosmarie Waldrop, Uljana Wolf, Peter Waterhouse, Louis Zukofsky…