> Ecouter la rencontre (1h15)
// L’auteur //
Graeme Macrae Burnet a 48 ans. Le succès est arrivé relativement tard dans sa carrière, mais l’écriture à plein temps aussi, même s’il affirme que dès son adolescence à Kilmarnock (« famille de la classe moyenne, père employé chez Johnnie Walker »), il ne rêvait que d’être écrivain. Après des études de lettres à l’université de Glasgow, il est parti enseigner l’anglais dans divers pays, d’abord la Tchécoslovaquie, puis la France et le Portugal, avant de rentrer en Écosse. En 1999, il a repris des études à St Andrews pour obtenir un diplôme en sécurité internationale, qui lui a permis de travailler comme documentaliste pour des réalisateurs de documentaires télé indépendants.
Il est l’auteur de trois romans : The Disappearance of Adèle Bedeau (2014), His Bloody Project (2015) qui a été sélectionné pour le Man Booker Prize 2016 et The Accident on the A35 (octobre 2017). His Bloody Project a été ou va être publié dans environ 20 pays, dont l’Allemagne, les États-Unis, la Russie, la Chine et la France (L’Accusé du Ross-shire, éditions Sonatine, 10/2017).
The Disappearence of Adèle Beadeau, premier livre de Graeme Macrae Burnet, sera publié par Sonatine en 2018. Un ouvrage dans lequel il jouait déjà avec le lecteur : s’amusait à des jeux métafictionnels entièrement crédibles. Bien que le nom de Graeme Macrae Burnet y figure en couverture, ce livre était présenté comme la redécouverte d’un roman français culte écrit par un certain Raymond Brunet, dont Burnet n’était que le traducteur. Même si le but n’était pas de piéger qui que ce soit, la revue The Bookseller tomba dans le panneau, et dans la foulée plusieurs libraires croyant passer commande pour la traduction anglaise d’un roman de 1982 écrit par un auteur français. Alors,« nothing but the truth » ?
// La traductrice //
Un master de traduction littéraire en poche, Julie Sibony se lance dans le métier dès 1997. Elle a traduit depuis une cinquantaine de livres : surtout des auteurs américains, beaucoup de thrillers (Jonathan et Jesse Kellerman, Christopher Sorrentino), mais aussi de la littérature “blanche” (Nick Flynn, Peter Hobbs, Jennifer Egan, Rachel Kushner) ou encore des documents (les mémoires de Terry Gilliam, de Bill Bryson ou d’Anatole Broyard). Elle partage son temps entre Paris et Arles… quand elle n’est pas en voyage pour découvrir le vaste monde.
Jeudi 12 octobre 2017 // 18h30
CITL (Espace Van Gogh, Arles) – Entrée libre
Le Collège international des traducteurs littéraires reçoit l’auteur écossais Graeme Macrae Burnet et sa traductrice Julie Sibony à l’occasion de la sortie en France du roman L’Accusé du Ross-shire (éd. Sonatine, 12/10/2017).
La rencontre sera animée par Marie-Madeleine Rigopoulos, qui sera accompagnée de l’interprète Valentine Leÿs.
Sélectionné pour le Booker Prize 2016. >>> Lire les articles traduits en français par Julie Sibony parus dans le Guardian, The Scotsman et Financial Times
// Le roman //
Alors qu’il fait des recherches généalogiques sur ses ancêtres écossais, Graeme Macrae Burnet découvre des archives relatives à une étrange affaire. En 1869, Roderick Macrae, dix-sept ans, a été arrêté après un triple assassinat dans un village isolé des Highlands. Dans un document écrit, le jeune homme relate sa vie et ses meurtres, sans jamais donner le moindre détail sur ses mobiles. Hormis ce récit, aucune preuve tangible de sa culpabilité n’a été trouvée. Était-il tout simplement fou ? Graeme Macrae Burnet nous livre toutes les pièces du procès : témoignages, articles de journaux, rapports des médecins. Peu à peu, le doute s’installe. Le récit de ces crimes est-il bien l’œuvre de ce jeune garçon, a priori illettré ? S’agit-il d’un faux ? Si c’est le cas, que s’est-il réellement passé ? La solution semble se trouver dans la vie de cette petite communauté repliée sur elle-même, où chacun doit rester à sa place, sous peine de connaître les pires ennuis.
Sélectionné pour le Booker Prize 2016, ce thriller hors norme nous propose un voyage entre réalité et fiction d’une rare intelligence. Alors que peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place dans un suspense omniprésent, l’auteur, par une écriture remarquable, fait revivre toute une époque, ses mœurs, sa psychiatrie, son appareil judiciaire, son système de classe, et pose des questions qui restent d’une grande actualité. Quelle autre solution que la violence dans un monde qui ne vous laisse aucun avenir ? Qui pour défendre les intérêts de ceux qui ne représentent rien ? Comment échapper à ses origines ? Rares sont les romans qui conjuguent de la sorte sens de l’intrigue, plaisir et réflexion. Un coup de maître.
// Ce que la presse en dit //
“Envoûtant. On ne peut pas s’en détacher.” Sunday Times
“C’est à la fois un thriller psychologique se faisant passer pour un véritable fait divers, une compilation de documents « trouvés » jouant admirablement avec les codes de la littérature écossaise et une habile chronique d’un hameau de paysans au 19e siècle, présentant des théories de l’époque sur les classes sociales et la criminologie. Mais c’est aussi une plongée sombre et drolatique dans la folie et les motivations d’un crime, qui ne mène peut-être pas plus loin que l’austère conclusion qu’en tire un des personnages : ‘Nul homme ne peut voir dans l’esprit d’un autre davantage que dans une pierre.'”
The Guardian traduit par Julie Sibony “Meurtre dans les Highlands” – 12/08/2016
The Scotsman, Interview de Graeme Macrae Burnet sur L’Accusé du Ross-shire et sa nomination au Man Booker Prize, 23/08/2016
Financial Times, Crime et étonnement, 16/09/2016
>>> Lire les trois articles traduits en français par Julie Sibony