© Romain Boutillier / ATLAS
Remerciements…
Il y a, dans les regards d’au revoir des traducteurs, un autre langage. Fin de Fabrique.
J’aime le « F » majuscule à Fabrique. Ça lui donne un air unique et mystérieux. À force, on a pris l’habitude de s’appeler comme ça pour se présenter aux autres traducteurs, résidents du CITL ou participants aux Assises de la Traduction. « Enchanté. On est ici dans le cadre de la Fabrique. » « Pardon, la Fabrique ? La Fabrique de quoi ? » « Ben, la Fabrique des traducteurs »
Fin de Fabrique, alors… Enfin, non. La Fabrique, c’est un caillou dans l’eau : je pense qu’elle propagera ses ondes loin, longtemps, en chacun de nous, entre chacun de nous. Ce n’est pas la fin de la Fabrique, ce n’en est que le début : on a traduit durant dix semaines, puis on a lu nos textes, on a appris à les goûter à voix haute ; on en a même chanté un bout, grâce à Salomé HERVÉ, participante et traductrice Du Nouveau Monde (Kishi Yûsuke), qui a trouvé une chouette chanson dans son roman. Six cœurs en chœur, ça ne laisse pas intact. Six petits traducteurs perdus dans l’église des Frères Prêcheurs, au milieu des Assises de la traduction, puis à Paris, à la Maison du Japon.
– Remerciements –
En un sens, c’est un peu grâce à Dieu si le métier de traducteur a vu le jour : s’il n’avait pas décidé de disperser les hommes et de brouiller leur langue, à Babel, alors on n’aurait jamais eu besoin de traducteurs. J’aimerais donc le remercier.
Puis, merci à nos tuteurs. Ceux qui nous ont donné, transmis, livré leurs visions de la traduction, et délivré la nôtre.
Merci aux cinq autres traducteurs en herbe avec qui j’ai fait le voyage, et avec qui – j’en suis sûr pour au moins deux d’entre eux – je ferai d’autres voyages.
Merci aux organisateurs – je ne donne pas de noms, j’aime bien quand les gens se reconnaissent – qui ont créé les liens et avec qui nous avons créé des liens.
Merci à la comédienne Catherine Salvini qui nous a mis en voix et qui nous a mis sur la voie, qui nous a appris l’importance de la parole donnée, et nous a aidé à faire de tout ça une bonne partie de plaisir.
Merci aux partenaires institutionnels. Pour nous réunir et nous permettre de traduire ensemble pendant dix semaines, il faut de l’argent, et c’est eux qui l’ont donné.
Merci aux auteurs, morts ou vivants, qui ont écrit, écrivent et écriront encore des choses qu’on aimera d’abord et qu’on traduira après pour que d’autres les aiment encore.
Merci aux lecteurs, à ceux qui nous ont écouté lire à voix haute et qui se sont laissé emporter. Merci, merci. 心から感謝します。
Félix Portier
© Romain Boutillier / ATLAS