L’Institut International Charles Perrault a pour vocation d’étudier et de promouvoir la littérature jeunesse à travers la formation et la critique. Vendredi 11 mars 2016, une formation à la traduction de littérature jeunesse est organisée. Cette journée, qui ne demande pas de compétences linguistiques particulières, se penchera sur les problématiques de ce champ spécifique de la traduction littéraire, et qui retiennent de plus en plus l’attention des spécialistes de littérature jeunesse et des traducteurs.
On croit connaître les classiques de l’enfance. Mais sait-on que les membres du Club des cinq d’Enid Blyton ne sont pas les Claude/Claudine, François, Michel/Mick, Annie et le chien Dagobert familiers des lecteurs français, mais les jeunes Britanniques George/Georgina, Julian, Dick, Anne et le chien Timmy ? Qu’il a fallu attendre plus de trois quarts de siècle pour que toutes les Histoires comme ça de Kipling soient traduites en français, grâce à l’idée géniale de Pierre Gripari, célèbre auteur des Contes de la rue Broca, pour traduire le jeu de mots central de « Comment le chameau acquit sa bosse » ? Que les Quatre filles du Docteur March, de protestantes et filles de pasteur, sont devenues catholiques et filles de médecin lors de leur traversée de l’Atlantique ? Que seule une retraduction, réclamée avec insistance par certains universitaires, a su rendre justice au caractère effronté, subversif, voire anarchique de l’original suédois de Fifi Brindacier ?
Ce que l’on connaît, ce sont en fait les contreparties françaises, plus ou moins adaptées et transformées, de ces classiques et de ces personnages patrimoniaux, résultats de l’intervention sur le texte d’autres acteurs que l’auteur d’origine.
Cette journée se penchera sur ces problématiques : qu’est-ce qui change lorsqu’on traduit pour un enfant ? Les contraintes de la traduction sont-elles d’autant plus nombreuses que le lecteur est jeune ? De façon globale, la traduction pour la jeunesse a-t-elle évolué depuis l’émergence de cette littérature ?
> Les différents points abordés :
• historique de la traduction pour la jeunesse
• les grandes tendances et les différentes écoles de la traduction pour la jeunesse
• traduction du roman vs traduction de l’album et du rapport texte-image
• le cas particulier des mangas
• la frontière ténue entre voix de l’auteur et voix du traducteur
• pourquoi retraduire pour la jeunesse ?
> Intervenants :
• Anne Chassagnol, Université Paris 8 (spécialiste de la traduction pour la jeunesse, domaine anglophone),
• Virginie Douglas, Université de Rouen (spécialiste de la traduction pour la jeunesse, domaine anglophone),
• Patrick Honnoré, traducteur du japonais (notamment des mangas),
• Mathilde Lévêque, Université Paris 13 (spécialiste de la traduction pour la jeunesse, domaine germanophone),
• Catherine Renaud, traductrice des langues scandinaves (notamment des albums classiques de Tove Jansson).
Où et quand ?
Vendredi 11 mars 2016
À l’Institut International Charles Perrault
Hôtel de Mézières, Eaubonne (95)
Horaires :
De 9h30 à 17h30
Coût :
Professionnels : Plein tarif : 110 € / Adhérent : 88 €
Individuels : Plein tarif : 50 € / Adhérent : 40 €
Étudiants (- de 28 ans) / demandeurs d’emploi : 20 €